Entre les collines piémontaises et les plaines de Sliven, là où l’Europe de l’Ouest dialogue avec l’Europe de l’Est, Miroglio Lana fait résonner une partition textile rare. Née sous l’égide du groupe italien E. Miroglio, cette filiale bulgare incarne un modèle singulier : un tissage transfrontalier de savoir-faire, de matière et d’engagement. Dans cette usine de 90 000 m², la laine devient un territoire — vaste, stratifié, généreux.

Le cœur bat à Sliven, une ville aux vents secs et à l’histoire textile ancienne. C’est ici, dans le calme rigoureux de la Bulgarie intérieure, que l’entreprise a installé son atelier de haute précision. Du filage au tissage, en passant par la teinture et le finissage, tout est intégré. L’usine produit chaque année près de 7 millions de mètres de tissu, mais c’est dans la qualité — non dans la quantité — que réside son secret.

La laine peignée, fine, fluide, presque liquide. La laine cardée, plus dense, plus charnelle, idéale pour les manteaux d’hiver et les silhouettes structurées. Les procédés de finition sont emblématiques : « Bielia » pour les peignées, tout en tension maîtrisée ; « Prato » pour les cardées, plus profondes, plus organiques. À cela s’ajoutent des compositions inattendues — laine et viscose, laine et lin, parfois un soupçon de coton. Un dialogue de fibres, une conversation entre saisons.

Mais au-delà des étoffes, Miroglio Lana tisse une philosophie. Celle d’un textile juste, aligné sur les exigences contemporaines : certification OEKOTEX, ISO 9001, et intégration de pratiques écoresponsables tout au long de la chaîne. L’usine n’est pas un monstre industriel. C’est un atelier à échelle humaine, où les machines dialoguent avec les techniciens, et où chaque rouleau sort avec une histoire silencieuse — celle d’un métier bien fait.

L’élégance Miroglio Lana séduit aussi bien les grandes maisons de mode que les tailleurs contemporains. Présente sur les scènes internationales — Milano Unica, Première Vision, PRECO — elle s’impose sans tapage. Dans ses collections, on retrouve l’ombre des palais italiens, la rigueur des hivers balkaniques, le grain feutré d’un luxe qui n’a rien à prouver.

De la Bulgarie au monde, Miroglio Lana trace un fil tendu entre la mémoire et le futur. Et sous ses tissus, c’est tout un paysage européen qui circule, feutré, fluide, et plein d’avenir.

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Michael Timsit