Sur les pentes douces de la Toscane, entre les cyprès dressés comme des sentinelles et les collines crayeuses de Prato, Mario Bellucci inscrit son nom dans la longue lignée des maîtres tisserands italiens. Fondée en 1950, dans l’immédiat après-guerre, l’entreprise se fait très tôt remarquer par une idée visionnaire : redonner vie aux fibres usées. À une époque où l’on jette, Bellucci recycle. À une époque de pénurie, il invente la noblesse du tissu régénéré.

Au cœur du district textile de Prato, mondialement reconnu pour son expertise de la laine, la maison devient rapidement l’un des fers de lance du mouvement pour une industrie plus durable. Les anciens vêtements, les chutes, les draps mis au rebut sont effilochés, re-cardés, et re-tissés. Ainsi naît une laine patinée, avec de subtiles variations de teinte et une texture pleine d’histoires. De cette technique artisanale, Mario Bellucci tire son esthétique singulière et engagée.

Aujourd’hui encore, la maison perpétue cet héritage. Mais elle l’a enrichi. Outre les laines recyclées, elle travaille également avec des matières premières précieuses et traçables : laine mérinos d’Australie, cachemire, lin européen, coton biologique. À travers ses collections, elle dialogue avec la diversité des usages contemporains : vestes souples, manteaux amples, tailleurs confortables, mais aussi pièces plus techniques, dédiées à une mode en mouvement.

L’un de ses projets phares, TechnoWool, incarne parfaitement cette philosophie. Fabriqué à partir de 65 % de laine recyclée, ce tissu allie performance et authenticité. Il est décliné dans une palette élégante et fonctionnelle, adaptée aux garde-robes citadines comme aux besoins plus exigeants du sport chic. Le tout, certifié GRS, intégré au programme 4sustainability®, et conforme aux exigences des marchés internationaux en matière de transparence et de responsabilité.

Chaque saison, Mario Bellucci participe à des salons internationaux de référence — Milano Unica, Première Vision Paris, PRECO — où ses tissus captent l’attention par leur qualité d’exécution et leur profondeur d’âme. Dans les allées feutrées de ces événements, le stand Bellucci se reconnaît à ses nuances feutrées, ses armures subtiles, ses drapés qui évoquent autant la Toscane que la rigueur contemporaine.

Mais au-delà de ses métrages, ce que la maison propose, c’est une vision du textile comme mémoire vivante. Une mémoire qu’on touche, qu’on plie, qu’on porte. Une matière où l’on devine encore le souffle du territoire, la sagesse des anciens, et la lucidité des nouvelles générations.

https://mariobellucci.com/

Michael Timsit